Compte-rendu de Medic’Action sur la manifestation du 12 septembre 2017 contre la « Loi Travail 2 » à Lyon

La mobilisation du 12 septembre à Lyon a connu une situation inédite. Les CRS ont séparé le cortège en deux, quelques minutes après le départ de la manifestation. Environ 150 personnes ont été nassées. Le reste du cortège a attendu la libération de leurs camarades avant de repartir. Dans ce laps de temps, de nombreux coups ont été donnés et des gaz lacrymogènes ont été dispersés à profusion. On dénombre une vingtaine de blessé-es, dont une dizaine dans la nasse.

La manifestation à Lyon a été chargée et coupée en deux au niveau du cortège de tête par la police. Environ 150 personnes de la tête du cortège ont été nassées et pour ce faire, CRS et CSI ont copieusement usé de la matraque.

On compterait parmi les personnes nassées une dizaine de blessé.e.s, liste non exhaustive :

  • Coup sur la tête, personne sonnée.
  • Crâne ouvert
  • Coup dans l’épaule
  • Genoux en sang
  • Plaie et grosse bosse sur la tête
  • Coups de matraque dans la cage thoracique
  • Un blessé qui a dû être trainé entre deux voitures pour l’isoler de la charge
  • Une blessée grave à la tête évacuée et qui a dû recevoir 3 points de sutures à l’hôpital.

Il n’y avait aucun Street Medic parmi les personnes nassées.

En dehors de la nasse, les Street Medics ont eu à prendre en charge 5 à 7 blessé.e.s à la tête. D’autres personnes se plaignaient de douleurs aux cuisses dues à des coups de matraques. Le nombre de Street Medics était bien insuffisant et cela ne nous a pas permis d’effectuer un décompte précis et exhaustif des personnes blessées.

Plusieurs dizaines de personnes ont été victimes de gazage. Quelques grenades à main (MP5 CS) et projetées (MP7 CS) ont été lancées, et des gazeuses lacrymogènes au CS et au poivre ont été utilisées.
( / !\ le gaz/gel lacrymogène poivre apparait jaune orangé quand dispersé par les gazeuses. Ce n’est pas du « gaz moutarde » comme on a pu l’entendre.)
Une personne asthmatique a reçu un tir de gel lacrymogène poivre dans le visage et a dû être prise en charge par les Street Medics avant d’être dirigée vers les Urgences par précaution.

Conclusion : on dénombre une vingtaine de blessé.e.s et des dizaines de personnes gazées.
La police a distribué de nombreux coups de matraque inutiles au niveau de la tête, ce qui est interdit.
On note une utilisation abusive et inutile de gaz lacrymogène sur des manifestant.e.s calmes.

Médic’Action recrute des streets médic pour officier avec le collectif dans les manifestations.

Nous avons aussi besoin de matériel : compresses, sérum physiologique, pansements.

Enfin, vous pouvez vous aussi participer aux soins autour de vous dans les manifestations. Vous trouverez dans cette brochure les informations nécessaires à la prise en charge des blessures.