Le consentement

Le consentement

N’oubliez jamais que les soins que vus prodiguez, quels qu’ils soient, s’appliquent sur une personne, et qu’il faut donc prendre en compte son consentement non seulement pour les soins mais également pour un éventuel transfert en soin hospitalier.

Tout le monde ne connaît pas l’existence des street-médics et il vous faudra peut-être rapidement expliquer ce en quoi cela consiste : la personne peut légitimement, surtout dans un contexte tendu, se demander pourquoi vous l’aidez ? Les anecdotes ne manquent pas sur des street-medics à qui ont demandent « vous êtes payéxs pour faire ça ? On doit vous payer ? ». Allez à l’essentiel, et adaptez vous au contexte. Par exemple en manif « je suis juste unx manifestantx formé aux premiers secours, je t’aide parce qu’on se sert les coudes, pas vrai ? »

Si la personne est consciente, il est nécessaire d’annoncer verbalement quels actes vous allez effectuer. Cela a deux buts :

  • Respecter le consentement de la personne en s’assurant qu’elle comprend ce qu’il se passe
  • créer un lien de confiance et de communication

Par exemple : « bon, t’as une plaie, elle a pas l’air de trop saigner. Je vais te mettre une compresse, avec du tule qui empêche que ça colle, et on va emballer tout ça, t’iras voir un doc si tu peux après ? ».

Autant que possible, rendez la personne active dans ses soins : proposez-lui de poser son pansement elle-même, faites-la vous assister en ouvrant les compresses… etc. Cela permet :

  • de vous décharger
  • de construire un lien de confiance
  • de rendre à la personne le contrôle de son corps en situation où ce contrôle lui a été enlevé
  • de vous vous assurez indirectement que la personne est ok avec ses soins.

Dans ce genre de situations, il n’est parfois pas possible de passer par une confirmation verbale du consentement de la personne, toutefois, veillez précautionneusement à son attitude : une personne paniquée par la situation sera éventuellement rassurée par le dialogue que vous établirez avec elle. Pensez également au fait que tout le monde ne peut pas communiquer verbalement : des personnes en état de choc ou de panique pourrons avoir du mal à s’exprimer. Vous pouvez également avoir a faire à des personnes sourdes et malentendantes ou des personnes parlant une langue étrangère. Une personne peut également exprimer son inconfort en se débattant, en criant, en pleurant, en se figeant, il s’agit alors d’identifier la cause de cet état, qui n’est pas forcément uniquement redevable d’une blessure.

Dans d’autres, ce sont les circonstances qui peuvent vous empêcher de requérir un consentement verbal, par exemple dans des gaz lacrymogènes. Plutôt que de saisir une personne et la trainer, puis lui mettre un pshit de maalox sans lui demander, tapez lui gentiment sur l’épaule, placez votre main sous la sienne qui cherche devant elle et laissez-la saisir, emmenez-là hors de danger et expliquez lui rapidement pourquoi vous lui proposez de lui mettre du maalox.

Du fait du contexte particulier, vous pouvez faire face à des « refus de soin ». Si tel est le cas et si possible, essayez de comprendre pourquoi ce refus en proposant des alternatives, comme une autre personne que vous ou un autre groupe. Dans le cas d’un refus de transfert vers une institution (hôpital, médecin, etc), identifiez la raison de ce refus pour pallier au mieux (par exemple, suggérer des alternatives comme SOS Médecins, des soignantxs militantxs que vous connaissez, une pharmacie, etc). Enfin, parfois, vous ne pourrez pas soigner tout le monde.